Femme au sexe de pain, où se pétrit le genre humain...

L’association artistique et culturelle « FLAMMES VIVES », vient d’attribuer à Marie LACROIX-PESCE une FLAMME D’OR pour son poème “ELLE”

 

Je la revois si calme, posée sur le vase des hanches, avec des gestes lisses, creusés de courbes alanguies. Dans l’eau de ses yeux clairs naufrage un lac immense, et son coeur est plus pur que le cristal qui luit.

Je l’écoute si douce, enroulée dans un bruit de velours, large et pleine, ciselée au confluent des jours, tremblant d’être oubliée aux veillées de l’amour.

Je la connais si forte, écartelée aux vents des carrefours, sublime et sans visage, traversée d’accents sertis de sel, et déguisée parfois en arbre de Noël.

Je la sais si fragile avec son ventre creux, où la vie immobile attend l’ultime aveu, dans l’écho d’un regard, un parfum de glaïeul, et le désir figé sur d’impossibles ailleurs.

Je la devine libre et seule sur la mer, comme un phare superbe jetant son dernier feu, en vertiges de peau sur des clartés de femme, quand dérivent les heures d’un demain à l’envers.

Je la veux oriflamme, exaucée et profane, acculée sur l’hiver en brûlures de chair, qui d’un sexe de pain aux douceurs d’abricot, pétrit du genre humain, les futurs mélodrames.

Je la cherche dans la pâle lueur du matin qui dérape, dans l’instant étranglé qui ricoche en sanglots, mais un trop plein de larmes vient brouiller son reflet, et sape l’absurdité du revenir jamais…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *