MAL ÊTRE
Dire autrement, au travers des mots,
L’angoisse qui colle à la peau,
L’étreinte fatale d’une douleur,
Effaçant de l’après
L’espérance !
Dénoncer la cruelle incertitude
De ces moments qui tremblent,
Où se dérobe
L’essentiel.
Presser le silence
Cognant sur l’espace crevé,
Quand la ville se tait
Dans l’épaisseur du soir.
Dureté d’un monde
Qui marchande les rêves !
Tandis que file l’heure expiatoire,
Sous la lourdeur des paupières,
Rôde l’inquiétude mortifère,
Recule l’attente,
S’égare la peur
D’un corps arc – bouté sur l’effroi
D’un souffle en partance,
De la fixité d’un regard
Gommant l’innocence des choses.
Un rien suffit
Pour que saignent les cicatrices,
Dérivent les regrets,
S’intensifie le vertige,
Quand se profile le tassement de l’ombre.
La mémoire en otage
Se cercle de barbelés !
L’impatience dénoncée
Sur la rythmique du geste,
Défie l’imprévu,
La courbure du temps,
Que fissure l’usure des nuits.
L’inertie des objets
Agresse l’invite des doigts.
L’étranglement du couloir étire le sol
Où bascule l’immobilité du mur,
Alors que se déséquilibre
De trop de poids,
La mesure de chaque pas.
Déchirure d’empreintes
Gommant les couleurs du désir en rupture,
Laissant imperturbable
Filer la saison.
Supplique de l’amour foudroyé,
Sur la déraison
Des évidences apprises.
Du poing serré
S’échappe le sable !
Ignorer ce reflet étrange,
Impudique,
Dans le miroir démaquillé.
En clair – obscur
Se reconnaitre.
Retrouver le goût de l’eau,
Et s’endormir
Dans l’équerre des bras.
Dans le vase se fane
La plus belle des fleurs !