Femme au sexe de pain, où se pétrit le genre humain...

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MAL ÊTRE

Dire autrement, au travers des mots,
L’angoisse qui colle à la peau,
L’étreinte fatale d’une douleur,
Effaçant de l’après
L’espérance !

Dénoncer la cruelle incertitude
De ces moments qui tremblent,
Où se dérobe
L’essentiel.

Presser le silence
Cognant sur l’espace crevé,
Quand la ville se tait
Dans l’épaisseur du soir.

Dureté d’un monde
Qui marchande les rêves !

Tandis que file l’heure expiatoire,
Sous la lourdeur des paupières,
Rôde l’inquiétude mortifère,
Recule l’attente,
S’égare la peur
D’un corps arc – bouté sur l’effroi
D’un souffle en partance,
De la fixité d’un regard
Gommant l’innocence des choses.

Un rien suffit
Pour que saignent les cicatrices,
Dérivent les regrets,
S’intensifie le vertige,
Quand se profile le tassement de l’ombre.

La mémoire en otage
Se cercle de barbelés !

L’impatience dénoncée
Sur la rythmique du geste,
Défie l’imprévu,
La courbure du temps,
Que fissure l’usure des nuits.

L’inertie des objets
Agresse l’invite des doigts.
L’étranglement du couloir étire le sol
Où bascule l’immobilité du mur,
Alors que se déséquilibre
De trop de poids,
La mesure de chaque pas.

Déchirure d’empreintes
Gommant les couleurs du désir en rupture,
Laissant imperturbable
Filer la saison.

Supplique de l’amour foudroyé,
Sur la déraison
Des évidences apprises.

Du poing serré
S’échappe le sable !

Ignorer ce reflet étrange,
Impudique,
Dans le miroir démaquillé.
En clair – obscur
Se reconnaitre.

Retrouver le goût de l’eau,
Et s’endormir
Dans l’équerre des bras.

Dans le vase se fane
La plus belle des fleurs !

BEL AMOUR

Tu folâtrais lascif oubliant de cueillir,
D’une timide fleur les fragiles pétales,
Qui donnaient au matin leurs beautés virginales,
Leur cœur au soir cruel dans un dernier soupir.

Se lissaient sur ta peau comme pour l’anoblir,
Des couleurs arc-en-ciel qui venaient magistrales,
Capturer le parfum des heures théâtrales,
Complices du velours exaltant le plaisir.

S’allumaient des soleils à tes lèvres exquises,
Au vertige troublant de tes douceurs apprises,
Maquillant leurs désirs d’impossibles serments.

Tu rêvais bel amour de ces instants magiques,
Qui glissent des saphirs aux doigts de leurs amants,
Pour juguler du sort, les pouvoirs maléfiques.

Se tissaient tes accords, d’inutiles tourments.

Des roses blanches
Le long d’un mur,
Toujours les mêmes !

Des mots
Le long d’un mur,
Toujours les mêmes !

Indicible douleur,
Toujours la même
Qui, face à la barbarie
N’a que des roses blanches !

INSTANT (VERS RHOPALIQUES)

Toi,
Ta peau
Contre moi
Enveloppante,
Et cette lourdeur
De ton bras sur mon sein,
Captif de l’évanescence
D’un rite indomptable et sauvage,
Qui s’efface pour renaître encor
Prisonnier de chaque appel ancestral,
Cognant le désir aux portes du destin,
Quand un besoin charnel croit posséder le temps.
Face à l’incertitude des lendemains,
Le hasard trop souvent désespérant
Veut inventer d’autres paysages,
Des mots qui disent l’infini
Sur le souffle de ta bouche.
Ébloui de tendresse
Se rythme l’instant
Ivre d’amour,
Qui sourit
Et rêve
Seul.

FRANCE

Découvrir, peu à peu, ton visage ma France,
Tellement différent qu’il brouille le miroir,
Efface du passé les rêves sans espoir,
Qui savaient te vêtir avec force élégance !

Ton sourire se lasse, et ta jupe qui danse,
Le long de tes sentiers où s’abîme le soir,
Pleurant d’avoir perdu l’essence du savoir,
N’ose plus tournoyer, ni chanter ta romance!

Un ennemi rampant obscurcit ton parcours,
Menace ton drapeau, réfute tes amours,
Et les mots précieux de ta langue si belle!

Chasse l’intolérable épris de ton malheur,
Baptise tes saisons d’accents, de ritournelles,
Pour que, face au futur, s’affirme ta grandeur!

La montagne vosgienne
Cache sous les sapins
La digitale pourpre
Et le lys martagon.

Si belle est sa forêt
Riche de promesses
Et d’un goût de myrtilles
Fardé de violet.

Si douce est la présence
Des fragiles beautés
D’un sentier où s’invite
L’éclat de l’églantier.

Puis soudain s’élance
Une flamme de pierre
Creusée d’un seul corps
Apostrophant le ciel.

Puis soudain s’étale
Une trouée sans arbres
Qui terrasse l’espoir
Du haut d’un mirador.

Puis soudain défile
Le vertige des marches
Où s’épuisent les pas
De la mort immobile.

Puis soudain s’amplifient
Ces cris restés muets
Qui s’accrochent sanglants
Au fer des barbelés.

Puis soudain s’allonge
L’ombre de la potence
Comme pour éclipser
L’effroi d’un four béant.

Puis soudain sur l’instant
S’abîment des fumées
Qui supplient la mémoire
De n’oublier jamais.

Le temps est à la pluie
Lourd de trop de silence
Que dérobe un regard
Au bleu des myosotis.

C’est si tendre une gorge
Où palpite la vie
Et le besoin d’aimer
Les beautés de l’automne!

C’est si tendre une gorge
Qui chante les lendemains
Parlant de liberté
Et du droit d’exister!

C’est si tendre une gorge
Si facile à trancher
Pour l’empêcher d’hurler
Sa dernière seconde!

C’est si tendre un homme
Qu’un barbare a tué!

Mais survit sa pensée
L’éclat de son regard
Même si ce soir
Il fait bien trop noir!

BAIROLS s’arc-boute
Sur un dernier virage
Comme pour implorer
La clémence du ciel.
Dégradé de gris
Qu’emprisonnent
Les accents d’une pierre
Où naufrage du bleu.
Intrépides ruelles
Glissant sur les marches du temps.
Maisons qui se nichent
Attendries
Sur l’impatience des vieux murs.
Vestiges d’un passé
En habits du dimanche
Suspendu
Jusqu’au bord du vertige
Où se perd un nuage.
Village enraciné
Dans un rêve profond
Parmi les ombres
Accrochant au silence
Le bruit des pas.

J’enrage de savoir que dans certains endroits,
Deux êtres qui s’aiment en parfaite innocence,
Puissent se voir bannis, privés de tous leurs droits,
Devenir victimes d’abjecte violence.

Des pays barbares les condamnent à mort,
Refusant la façon de s’aimer autrement.
Même des familles rejettent sans remords,
L’enfant meurtri que ronge un terrible tourment.

Le venin des propos, le crachat des injures,
Les coups accompagnant le mépris sans raison,
Comment les éviter, faire bonne figure,
Et chercher l’arc-en-ciel par delà l’horizon.

Ce regard de l’autre souvent accusateur,
Il faut qu’il disparaisse, car c’est lui l’indécence,
Avide d’étouffer les battements d’un cœur,
Qui ne peut, sans amour, avoir la moindre chance !

D’un pas qui ralentit, cheminer vers l’impasse

De cette courte vie qui s’accroche à un fil,

Voir la ride creuser une peau qui se lasse,

Refusant de goûter aux tiédeurs d’un avril.

 

De cette courte vie qui s’accroche à un fil,

Arracher au miroir le reflet qui grimace,

Refusant de goûter aux tiédeurs d’un avril,

Qui gomme peu à peu du rêve les audaces.

 

Arracher au miroir le reflet qui grimace,

Avec des peurs cachées, des gestes en péril,

Qui gomme peu à peu du rêve les audaces,

Et l’appel du destin en quête d’un profil.

 

Avec des peurs cachées, des gestes en péril,

À l’orée d’un hiver rechercher une trace,

Et l’appel du destin en quête d’un profil,

Désolé de n’avoir commis que des préfaces.

 

À l’orée d’un hiver rechercher une trace,

Quand un futur penaud s’éclipse puéril,

Désolé de n’avoir commis que des préfaces,

Pour se cogner craintif sur demain en exil.

 

Quand un futur penaud s’éclipse puéril,

Esclave un court instant des heures trop fugaces,

Pour se cogner craintif sur demain en exil,

D’un pas qui ralentit, cheminer vers l’impasse.